Comment reconnaitre les symptômes d’un AVC ?
Sommaire
Chaque année, des milliers de personnes, en France, sont victimes d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Si l’acronyme est relativement connu, peu de personnes seraient en mesure d’en expliquer les symptômes, pour une prise en charge plus rapide en milieu médical. Par cet article, nous avons souhaité les expliquer, pour pouvoir appeler le SAMU, en cas de doute sur soi-même ou pour aider un proche.
Qu’est ce qu’un AVC ?
Avant d’évoquer les symptômes, il parait plus judicieux d’expliquer en quoi consiste exactement un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). C’est tout simplement une fonction du cerveau qui, à un moment donné, cesse de fonctionner. La circulation du sang au niveau du cerveau est affectée et il est donc moins irrigué et a moins d’oxygène.
Cette mauvaise circulation du sang s’explique par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau sanguin. En d’autres termes, le vaisseau sanguin est bouché ou se déchire. De ce fait, les éléments nutritifs véhiculés par le sang dans les cellules nerveuses n’y étant pas acheminées, elles meurent et ne peuvent plus effectuer leurs tâches au niveau du cerveau.
Quels sont les types d’AVC ?
Accident ischémique
Il y a plusieurs types d’AVC. 80% d’entre eux sont causés par un accident ischémique. Une artère au niveau du cerveau est bloquée.
Thrombose cérébrale
On parle de thrombose cérébrale (un caillot de sang se forme dans une artère du cerveau : cela représente jusqu’à 50% des cas) ou d’embolie cérébrale.
Dans ce deuxième cas, si un caillot est toujours responsable, il ne s’est pas initialement formé au niveau du cerveau. Cela peut venir du cœur ou encore de la carotide qui se trouve dans le cou. Via la circulation sanguine, il est arrivé au cerveau et fait son action de blocage sur une artère avec le même effet.
Hémorragie cérébrale
L’écoulement de sang à l’intérieur du cerveau est une autre forme d’AVC. En médecine on parle d’accident hémorragique cérébral. S’il est moins courant (20% des cas), c’est la forme la plus grave. Elle peut avoir deux origines : une artère se rompt dans le cerveau, au niveau d’un anévrisme ou l’accident vasculaire cérébral s’explique par une hypertension qui est une maladie présente depuis des années mais n’a pas été diagnostiquée et traitée.
Pourquoi est-ce plus grave d’avoir ce type d’AVC ? Parce que les dégâts sont plus importants. En plus de la mort des cellules ; comme expliqué plus haut ; qui sont privées de sang, celui-ci, qui coule ailleurs, va exercer une pression sur les tissus du cerveau.
Il est bon de noter qu’un patient peut présenter une obstruction d’artère au niveau du cerveau et que cette dernière se résorbe rapidement, malgré une confirmation par imagerie (IRM).
Pourtant, ce type d’accident est généralement pris très au sérieux par les médecins et ce que l’on appelle alors un mini-AVC va faire l’objet d’un suivi, notamment pendant les deux jours suivants. Il n’est en effet pas rare qu’il y ait une attaque cérébrale plus forte à ce moment-là qui peut se révéler fatale.
Qu’est-ce qui peut causer un AVC ?
Si des plaques de lipides se forment sur la paroi des vaisseaux sanguins, on parle d’athérosclérose. C’est une des principales causes de l’AVC. Mais on peut aussi parler de l’hypertension artérielle qui, si elle n’est pas diagnostiquée et traitée va entrainer une pression, puis une rupture de la paroi des vaisseaux sanguins au bout de quelques années.
Enfin, la présence d’un anévrisme ; soit un petit gonflement à une section de l’artère ; va faciliter la rupture d’une artère cérébrale. Il est bon de savoir que l’on peut faire plusieurs AVC. Pour éviter la récidive, les médecins font divers examens pour tenter de comprendre les raisons de ce problème.
Y’a-t-il une population plus à risque en termes d’AVC ?
Durant les dernières décennies, la prévalence des AVC a beaucoup diminué grâce à la prévention notamment. Mais le chiffre stagne malheureusement depuis les années 90. Sur les 150 000 personnes en France qui vont en avoir un, chaque année, 30 000 vont décéder. C’est, à ce jour, la 3ème cause de mortalité dans le pays et quand les personnes survivent mais ont des séquelles, ces dernières peuvent être incapacitantes.
Généralement, les AVC touchent les personnes de 65 ans et plus. Cependant une étude prouve que les classes modestes ont plus de chance d’en développer entre 45 et 64 ans en France, d’être pris en charge moins rapidement et de conserver des séquelles plus importantes, faute de connaissance à ce sujet. Elles ne consultent pas les urgences assez vite.
Il est donc important non seulement de parler de l’AVC, mais aussi des facteurs aggravants et des symptômes pour aider le plus de français possible. C’est le but de cet article. Sont les plus à même de présenter un risque d’AVC les personnes suivantes :
- Celles qui ont, comme dit plus haut, eu déjà un mini AVC (on parle alors de récidive) ;
- Les personnes souffrant de diabète. Comme expliqué, l’athérosclérose est une cause possible d’AVC, or, le diabète favorise cette prolifération de lipides sur les parois des vaisseaux sanguins ;
- Les personnes qui souffrent de façon récurrente de migraines ;
- L’hérédité joue un rôle : on peut avoir un AVC si un parent proche (ascendant, par exemple) en a eu un également ;
- Les personnes atteintes de certains troubles cardiaques (insuffisance, arythmie…) ;
- Celles qui souffrent d’apnées du sommeil.
Les séquelles possibles après un AVC
Les personnes qui ont des séquelles d’accident vasculaire cérébral présentent un ou plusieurs des troubles suivants :
- L’aphasie : soit des difficultés à parler ou écrire ;
- Une perte de mémoire ;
- Un ou plusieurs membres paralysés de façon temporaire ou permanente, généralement du côté où le cerveau a été mal irrigué et donc privé d’oxygène.
Peut-on prévenir un AVC ?
Généralement, on ne peut pas anticiper la venue d’un AVC. Cela arrive brusquement, sans signe avant-coureur. On peut juste prendre en considération certains symptômes, pour voir si cela est une possibilité, afin de réagir vite.
En effet, une prise en charge rapide du malade permet de limiter autant que faire se peut les séquelles. A ce titre, on estime, d’après des études que seulement une personne sur 10, qui a un AVC, va récupérer totalement toutes ses facultés. La moitié des personnes qui en ont un vont avoir des séquelles, dont certaines peuvent être irréversibles. La disparité de conséquences est corrélée à la zone du cerveau qui est atteinte, mais aussi à l’étendue de la zone privée d’irrigation.
Pourtant, ne pas pouvoir prévenir l’apparition de l’AVC ne veut pas dire que l’on ne peut pas diminuer les facteurs de risques. On peut ainsi adopter une certaine hygiène de vie pour limiter la possibilité d’en contracter un mais aussi se renseigner en amont sur ce que c’est, pour pouvoir réagir, le cas échéant.
Souffrir de diabète ou encore d’un excès de mauvais cholestérol (LDL) sont deux facteurs aggravants, pouvant expliquer la survenue possible d’un AVC. Mais on se rend compte que l’hygiène de vie est importante car on a plus de chance d’avoir un AVC, un jour quand :
- On souffre d’obésité ;
- Quand on a adopté une mauvaise alimentation très riche en sels et en sucres ;
- Quand on ne bouge pas assez (sédentarité) ;
- On consomme de l’alcool et/ou des drogues dites dures ; comme la cocaïne ; de façon régulière ;
- Quand on fume du tabac ;
- Le fait de prendre, quand on est une femme à risque de plus de 35 ans, un contraceptif oral ;
- Le fait de prendre un traitement hormonal de substitution au moment de la ménopause ;
- On est très stressé.
Avoir une bonne hygiène de vie (manger sainement en mangeant beaucoup de fruits et de légumes, mais aussi des légumineuses et du poisson gras) et pratiquer une activité sportive est essentiel. Il faut aussi limiter les sources de stress ou lutter contre lui grâce à divers moyens comme l’acupuncture, le Reiki, le biofeedback, la relaxation etc…
Toutes ces actions permettent de diminuer les risques d’avoir un AVC de 80% !
Si le fait de prendre soin de soi et conserver un poids de forme peut aider, il ne faut pas néanmoins se soustraire aux examens médicaux, même s’il ne s’agit que de faire un check-up de temps à autre. Quand le médecin examine son patient, il écoute le bruit que font ses artères carotides, grâce à son stéthoscope.
Au moindre soupçon, il incite la personne à faire une échographie dite Doppler. Il prend sa tension également . On peut souffrir d’hypertension, sans avoir forcément de symptômes. Un traitement médicamenteux peut être prescrit, mais en première intention, le médecin va demander à revoir les habitudes de vie, notamment en matière d’alimentation, mais aussi de consommation d’alcool et de tabac.
S’il pense que son patient est à risque, il préconisera également une prise de sang de manière régulière en fonction de l’âge pour voir où en sont les lipides sanguins, mais aussi la glycémie.
Quels sont les symptômes d’un AVC ?
Même s’il ne s’agit pas de céder à la panique quand survient un des symptômes suivants, il est préférable de toujours les avoir en tête pour ne pas écarter le risque d’AVC et d’appeler le SAMU (15). Une personne qui a un AVC peut présenter :
- Une perte d’équilibre qui arrive de façon soudaine,
- Une perte de sensibilité au niveau d’un ou de plusieurs membres,
- Des engourdissements,
- Des étourdissements,
- Une partie du visage ou du corps se paralyse ou se déforme (bouche tordue),
- Des difficultés d’élocution ou de compréhension,
- Une perte soudaine de la vue (entièrement ou d’un seul œil),
- Un mal de tête de très forte intensité accompagné parfois de vomissement,
- De la confusion mentale
Généralement, c’est surtout la soudaineté d’apparition d’un ou de plusieurs de ces symptômes qui doit alerter la personne elle-même, si elle ne perd pas connaissance, ou les personnes autour d’elle. Dans ce cas, il est impératif d’appeler le SAMU pour être pris en charge le plus rapidement possible par une équipe médicale.
Il est possible que les symptômes se calment au bout de quelques minutes : mais cela peut être le signe d’une première alerte (mini AVC) : mieux vaut ne pas prendre de risque et appeler les secours rapidement.
Après un AVC, comment se déroule la prise en charge du patient ?
Cela dépend bien entendu du niveau de gravité.
- Suite à un mini-AVC, des médicaments sont prescrits pour limiter le risque de récidive qui serait plus grave généralement.
- En cas de véritable AVC, il faut corriger les dommages qui ont été infligés au cerveau. Il est possible que l’AVC, dès la prise en charge au service des urgences, nécessite une chirurgie rapidement, de type angioplastie ou endartériectomie de la carotide.
Après une période d’hospitalisation et de surveillance médicale accompagnée de traitements médicamenteux (plasminogène tissulaire, anticoagulant en fonction du type d’AVC), il sera certainement nécessaire de faire de la réadaptation pour récupérer pleinement (ou partiellement) l’usage de la parole, la capacité d’écrire ou encore l’usage du membre paralysé en fonction des situations.
Cette réadaptation qui peut se faire à domicile, le plus souvent s’organise avec une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé comme un infirmier, un kinésithérapeute, un psychologue, un diététicien en fonction des besoins et des causes de l’AVC. Cette recherche de la cause de l’AVC est bien entendu la préoccupation des médecins pour pouvoir donner les meilleurs conseils à leur patient : revoir ses habitudes de vie, soigner son hypertension ou son diabète etc…