Cruralgie : tout savoir sur cette inflammation
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Avec le stress ; avec lequel il peut être concomitant ; le mal de dos est souvent qualifié de mal du siècle. On connait bien entendu le lumbago, mais aussi la sciatique ; pathologies dont on retient facilement le nom. Pourtant, il existe une autre maladie inflammatoire du dos qui touche de nombreuses personnes en France et qui est considérée comme une souffrance neurologique invalidante : la cruralgie. Qu’est-ce que c’est, exactement, comment se manifeste-t-elle, qui peut être touché et surtout, comment trouver un soulagement rapide quand on en souffre, c’est l’objet de cet article.
Qu’est ce que la cruralgie
Pour comprendre ce qu’est la cruralgie, il faut comprendre où se situe le nerf crural. On l’appelle aussi nerf fémoral. Il prend racine au niveau des vertèbres lombaires L2, L3 et L4, soit dans la colonne vertébrale, et descend dans le bassin et ensuite la jambe. A ce niveau, il se ramifie en passant entre le nerf iliaque et le muscle psoas. La cruralgie se manifeste par une douleur très vive au niveau de la jambe, quand cette dernière est mise en arrière, mais que l’on peut ressentir aussi sur le devant de la jambe.
La racine du nerf étant compressée, cela peut occasionner une douleur très intense qui nécessitera parfois la prise de certains médicaments, notamment dans le cas d’une cruralgie paralytique, mais il est possible quand la gêne devient récurrente, de devoir passer par l’intervention chirurgicale, dans le pire des cas.
Comment savoir si l’on souffre de cruralgie ?
Au contraire de la sciatique ou du lumbago qui sont donc plus connus car plutôt fréquents, la cruralgie est une affection plutôt rare. Le diagnostic peut être posé par un médecin, au regard des symptômes et de la localisation de la douleur. Cependant, pour en être tout à fait certain ; dans le but d’adapter le traitement ; le professionnel de santé peut prescrire d’autres examens complémentaires comme une radiographie du dos, un scanner ou encore une IRM.
Les symptômes
Au niveau des symptômes ; cela va dépendre de la racine qui va être endommagée. La douleur peut se manifester à différents endroits, ce qui rend parfois difficile le diagnostic. La personne peut éprouver une souffrance plus ou moins intense dans la partie antérieure de la cuisse, l’extérieur de la fesse (ce qui peut faire penser de prime abord à une sciatique), mais aussi le tibia ou encore le bord du pied.
Comme le pied est éloigné du dos, les professionnels de santé, en première intention, vont focaliser les causes possibles sur les pathologies du pied, sans se douter parfois que le nerf crural est en cause, ce qui ralentit la pose du diagnostic final. Les personnes qui souffrent de cruralgie témoignent que la douleur ressentie est encore plus intense que celle d’une sciatique. Picotement et brûlure sont les sensations désagréables les plus souvent ressenties, notamment au toucher. Mais le genou ou encore le talon peuvent présenter un dysfonctionnement dans le cas d’une cruralgie paralytique.
Quelles sont les causes possibles de la cruralgie ?
Cela représente un problème pour le patient car il existe une foule de raisons expliquant pourquoi il peut souffrir à un moment donné de sa vie de cruralgie. Nous pouvons citer ces quelques exemples courants :
- Une ou des fractures vertébrales qui causent des anomalies osseuses
- L’ostéoporose
- L’arthrose (cause très courante)
- La sténose lombaire ou au niveau du canal rachidien
- Une tumeur bénigne (non cancéreuse) ou maligne (cancéreuse) au niveau du dos
- Un kyste
- Un abcès au niveau du pelvis (bassin)
- Une hernie discale (raison courante de l’apparition de cruralgie).
- Un travail qui induit le port de charges lourdes ou une forme de pénibilité au niveau du dos : cela peut entrainer l’apparition d’un TMS (Trouble Musculo-Squelettique). Il faut alors prendre rendez-vous avec un médecin du travail.
Il est également bon de noter qu’une mauvaise posture ; soit le fait de se tenir mal ; peut déséquilibrer le dos et pincer la racine du nerf à moyen ou long terme. De même, un surpoids peut avoir une incidence sur l’apparition de nombreuses pathologies dorsales, dont la cruralgie.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il faut d’abord identifier la cause de la cruralgie et il est évident que pour la pose d’un diagnostic, il convient de se rendre chez le médecin. Dans le cas d’une hernie discale, d’un cas d’arthrose ou encore d’un nerf pincé, il faudra souvent recourir à la prise médicamenteuse classique, voire penser à se faire opérer, si la situation l’exige.
Pour autant, les remèdes évoqués ci-après peuvent toujours apporter un soulagement pendant un temps. Dans les autres situations décrites plus haut, certains remèdes de grand-mère ; pour ne pas parler de remèdes naturels ou alternatives à la médecine allopathique classique ; ont prouvé leur efficacité.
Il faut pourtant avoir conscience qu’il ne s’agit que de solutions pour diminuer la souffrance, mais qui ne permettront pas de remédier au problème en lui-même, dans certains cas. Il est évident que dans le cas d’une cruralgie induite par un excès de poids, il conviendra en première intention de perdre quelques kilos, comme il sera plus efficace de travailler sa posture, pour éviter de nouvelles crises, plutôt que de continuer à se tenir mal.
Pour les personnes qui ont déjà souffert de cruralgie, les symptômes peuvent être malheureusement reconnaissables, quand la crise survient. Néanmoins, il convient d’être prudent et de ne pas se contenter de remèdes naturels quand les symptômes durent plus de 15 jours sans soulagement efficace ou même qu’ils s’aggravent.
Il convient de prendre rendez-vous avec un médecin, voire d’appeler le SAMU, si vous ressentez :
- Des engourdissements ou des picotements anormaux entre les jambes ou encore autour des fesses
- Une faiblesse dans les jambes vous empêchant de vous déplacer de manière normale
- Une perte de contrôle de votre vessie, à cause de la douleur (vous urinez sans pouvoir vous retenir) ou de vos intestins (vous ne pouvez pas vous retenir d’aller à la selle).
Les remèdes naturels pour soulager la cruralgie
En cas de cruralgie paralytique, la prise de médicaments peut sembler obligatoire, comme dans d’autres situations. Pourtant, au vu des effets secondaires et indésirables des médicaments, de nombreux français préfèrent tester quand ils le peuvent (et quand la pathologie le permet) des médecines plus douces, dites alternatives ou des remèdes de grand-mère. Voici quelques pistes à explorer si vous avez la malchance de souffrir de cruralgie.
Vous souffrez de cruralgie et vous cherchez des solutions pour diminuer la douleur ? Ces quelques astuces ou techniques pourraient vous aider.
Coussin chauffant : le moyen le plus simple
A acheter en pharmacie, en ligne ou même en mettant un coussin chauffant quelques minutes dans un four chaud, cette solution très accessible permet de mettre donc de la chaleur sur la zone affectée dans le but d’augmenter le flux sanguin et de réduire l’inflammation. A réitérer plusieurs fois par jour, à raison de 20 à 30 minutes ; le temps que le coussin refroidisse ; cette méthode apporte un réel soulagement.
Le froid
Certaines personnes n’apprécient rien tant que la chaleur quand elles ont une zone enflammée. Pour autant d’autres ne jurent que par le froid. En fonction de ce que vous ressentez (ou supportez), vous pouvez aussi tenter les compresses d’eau froide. Pour cela, c’est très simple, prenez un pain de glace (que l’on peut trouver dans les congélateurs ou dans les glacières portatives), enveloppez-le dans une serviette éponge ou un torchon de table et mettez sur l’endroit où se localise la douleur pendant une quinzaine de minutes. Là encore, comme pour le coussin chauffant, les séances peuvent être renouvelées plusieurs fois pendant la journée, aussi souvent que nécessaire.
Se faire masser
L’auto-massage est ici difficile, surtout en fonction de la zone concernée qui n’est pas toujours accessible. Si vous connaissez une personne qui peut vous masser, demandez-lui de le faire pendant une dizaine de minutes, trois fois par jour, avec une huile de massage ou une huile végétale, de type amande douce. On peut (comme nous allons le voir après), y ajouter quelques gouttes d’huiles essentielles.
Le sel d’Epsom
Les amateurs de littérature peuvent avoir entendu parler du sel d’Epsom qui guérit bien des maux. Pour diminuer la douleur imputable à une cruralgie, mettez deux tasses de sel d’Epsom dans un bain bien chaud. Restez dans l’eau pendant une vingtaine de minutes. La combinaison des sels et de l’eau chaude vont avoir des conséquences positives sur la douleur. Il est possible de prendre un bain au sel d’Epsom une fois par jour si cela vous apporte un soulagement.
Les bienfaits de l’eau thermale
Que ce soit l’eau thermale, la boue d’argile, vous pouvez trouver un réconfort avec l’une ou l’autre (pourquoi ne pas les alterner ?), en application sur des compresses, à mettre sur la zone qui est en souffrance. Si vous avez la chance d’avoir un jacuzzi, n’hésitez pas à abuser de son utilisation, car les buses et les remous vont vous faire du bien.
Les oligo-éléments et certaines vitamines
En poudre, sous forme d’ampoules ou de compléments alimentaires, pourquoi ne pas faire une cure de broméline, de curcumine ou encore de boswellia ? Ces oligo-éléments que l’on trouve en pharmacie, parapharmacie ou en vente en ligne peuvent se révéler des aides efficaces pour lutter contre la douleur.
La vitamine C n’aide pas seulement pour prévenir les rhumes, pendant l’hiver : elle est bonne contre les douleurs, tout comme les vitamines B1 ou B6. Elles se trouvent facilement y compris en grandes surfaces en tant que compléments alimentaires, à moins que vous décidiez de manger des aliments qui en contiennent un bon taux.
Les HE (huiles essentielles)
Les huiles essentielles ou HE sont utilisées depuis longtemps comme traitement naturel contre la cruralgie. Attention, toutes ne peuvent pas être utilisées pures sur la zone et il convient de mélanger quelques gouttes à de l’huile d’amande douce, par exemple, à moins que vous ne préfériez les mettre dans l’eau chaude d’un bain ou encore dans un diffuseur. On peut ainsi citer :
- L’huile essentielle de verveine citronnée
- La marjolaine
- Le basilic
- La menthe poivrée
- Le géranium
- Le cyprès.
Toutes possèdent des vertus anti-inflammatoires qui vont aider à ressentir un soulagement des douleurs.
La phytothérapie
Les plantes possèdent de nombreuses vertus et nombreux sont les peuples qui les utilisent depuis des millénaires pour guérir des maux variés. A consommer dans le cadre de son alimentation ou en application locale, vous pouvez utiliser le poivre de Cayenne, le curcuma, le gingembre, l’ananas (pour son enzyme bromélaïne), le céleri ou encore la boswellia.
En tube de pommade (préparation en pharmacie), sous forme de thé, de teintures ou encore de gélules, vous pouvez vous reposer sur les vertus ancestrales de la griffe du diable aussi appelée harpagophytum.
L’homéopathie
Tout le monde connait ces petites boules blanches qu’il ne faut pas toucher avec les mains. En fonction du niveau de douleur, on peut se tourner vers le Colocinthis 15 CH (5 granules, jusqu’à 6 fois par jour) en cas de douleur modérée. Si la douleur est très intense, mieux vaut passer au stade supérieur avec le Plumbum ou le Gnaphalium (9 CH).
La Belladonna 5CH, 7CH ou 9CH (à voir avec l’homéopathe), est à réserver en cas de cruralgie avec fourmillements ou picotements dans les membres.
Cruralgie : l’importance des exercices physiques
Quand on souffre du dos se pose l’éternelle question : faut-il mettre le corps au repos ou au contraire, s’activer et faire travailler ses muscles ? Le corps médical est unanime à ce sujet et l’on voit d’ailleurs des publicités le spécifiant: quand on a mal au dos, l’activité peut faire du bien.
En premier lieu, s’occuper permet de trouver un dérivatif à la douleur (on pense à autre chose et on ne se focalise pas sur elle, pour la ressentir moins intensément). D’autre part, en bougeant, on fait chauffer ses muscles, on secrète des endorphines et cela fait du bien !
Pas question cependant de faire des activités violentes, intenses, sur de très longues durées, sous peine de faire pire que mieux. Si vous souffrez de cruralgie, vous trouverez du réconfort en pratiquant le vélo, la marche ou encore la natation. Pour en être certain, n’hésitez pas à interroger votre médecin traitant à ce sujet.
Le pilates
Le Pilates est parfait pour travailler sa posture, mais aussi renforcer les muscles se situant autour de la colonne vertébrale. Au fur et à mesure des séances, la douleur ne va pas tarder à diminuer.
Le yoga
Certaines postures sont meilleures que d’autres quand on souffre de cruralgie comme la pose du chat et de la vache, sans compter la pose de l’enfant. Un professeur de yoga peut vous apprendre à les faire, pour les reproduire chez vous, entre deux séances, si vous ressentez à nouveau la douleur.
La physiothérapie ou kinésithérapie
Ces deux professionnels, qui ont des pratiques distinctes, peuvent se révéler de bon conseil pour faire des exercices à la maison, même quand les séances prescrites par le médecin seront terminées. Généralement, il s’agit d’étirements, que l’on peut pratiquer même en préventif, quand on sait que l’on a un terrain propice aux crises de cruralgie. En changeant de posture, en corrigeant les déséquilibres (voir notre guide sur les correcteurs de posture) ou les déficiences musculaires au niveau du dos, on peut être rapidement soulagé et ne plus avoir de crise.
La médecine chinoise : acupuncture et acupression
L’acupuncture consiste en le fait de stimuler le flux énergétique d’une personne par le biais de fines aiguilles, à insérer à différents endroits du corps. Cela est tout à fait indolore et cette médecine chinoise est reconnue pour ses excellents résultats sur de nombreuses pathologies. En médecine chinoise, on pense en effet que la maladie n’est que le résultat d’un déséquilibre d’énergie au sein du corps.
L’acupression consiste quant à elle en le fait d’appuyer sur certaines zones douloureuses comme les vertèbres ou encore toute la zone lombaire, dans le cas de la cruralgie. Si vous ne connaissez pas de professionnel dans votre secteur géographique, sachez que vous pouvez faire l’acquisition d’un tapis d’acupression facilement. Si la sensation est désagréable de prime abord, la stimulation de l’ensemble du corps est surprenante et beaucoup de personnes l’utilisent pour se détendre, après une longue journée de travail afin de diminuer leurs tensions musculaires…
L’ostéopathie
Même dans le cas d’une hernie discale ou d’arthrose, il est possible de consulter un ostéopathe, d’autant que beaucoup de mutuelles remboursent un nombre donné de séances par an (à vérifier sur votre contrat d’assurance). Le traitement consiste en des manipulations (selon le praticien) visant à restaurer la mobilité des vertèbres en débloquant les muscles.
La chiropratique
Ressemblant à l’ostéopathie, le chiropracteur va procéder à un alignement de la colonne vertébrale s’il constate une posture néfaste pour votre dos et donc des douleurs associées. La pression ressentie à ce niveau va diminuer tout comme les douleurs.
Pour conclure
Comme vu dans ce guide complet sur la cruralgie, il existe donc diverses méthodes pour soulager la douleur quand on souffre de cruralgie. Plusieurs astuces peuvent être alternées, voire être utilisées conjointement, si rien ne s’y oppose (allergies…). Mieux vaut en parler avec un médecin, pour être certain de faire les meilleurs choix.