Bouton blanc : faut-il le percer ?

Un matin devant le miroir, il est là, alors que rien ne laissait présager la veille qu’il allait apparaitre : le bouton blanc. Disgracieux, donnant l’impression d’être redevenu un adolescent acnéique, il est tentant de le percer. Est-ce une bonne idée ? D’ailleurs, c’est quoi exactement, ce fameux bouton blanc que chacun peut voir apparaitre sur son visage le plus souvent mais aussi à d’autres endroits du corps ?

Bouton blanc : qu’est-ce que c’est ?

Il faut préciser en préambule que les termes de « bouton blanc » ne sont pas médicaux mais relèvent du simple descriptif, notamment quand on souhaite une solution et que l’on en parle à un professionnel de santé. Ce dernier sait ce qu’il en est. Il s’agit d’un amas de pus. Généralement, cela a une origine infectieuse, causée par la présence d’un microbe. Les médecins, même si le terme peut faire grimacer, parlent plus de pustule. Pourquoi a-t-on cela sur la peau, quel que soit l’endroit ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir.

Quelles sont les causes d’apparition d’un bouton blanc ?

La peau est composée d’un microbiote cutané. Nous avons donc tous, comme dans notre ventre (on parle alors de microbiote intestinal), des milliards et des milliards de bonnes bactéries qui travaillent de concert pour nous assurer un bon état de santé. Parfois, certaines mauvaises bactéries s’invitent et prennent le dessus sur les bonnes. Le microbiote cutané est alors déséquilibré. Le bouton blanc apparait. En fonction des personnes, il peut y avoir plusieurs causes possibles.

Problème d’acné

Généralement, il s’agit d’un problème d’acné. Cette pathologie dermatologique est souvent présente à l’adolescence car l’individu subit des transformations hormonales importantes qui chamboulent son microbiote cutané. Les bactéries de l’acné créent des amas de pus qui vont se traduire par de nombreux boutons blancs sur le visage et certaines parties du corps (comme le dos). La personne concernée peut constater également que sa peau est plus grasse (et donc plus comédogène) et qu’elle a des points noirs.

L’acné peut également toucher des personnes adultes. Une infection à staphylocoque peut aussi expliquer l’apparition de boutons blancs, entre autres symptômes. Ces derniers, s’ils ne sont pas traités, quand ils apparaissent peuvent se transformer en furoncles.

Infection virale

Certaines personnes sont particulièrement sensibles à l’herpès, dont les boutons blancs sont un des symptômes les plus classiques. S’ils sont gênants sur le visage parce que visibles par autrui, il ne faut pas sous-estimer la présence de boutons blancs sur la plante des pieds. Cela peut être le signe que l’on a attrapé une mycose. Très contagieuse, cette maladie est facilement curable.

Psoriasis pustuleux

Sur les pieds ou sur la plante des mains ; ce que confirmera un professionnel de santé (médecin traitant ou dermatologue), il peut s’agit d’un psoriasis pustuleux. Les boutons blancs ne sont pas dans ce cas infectieux car stériles, mais il convient de trouver une solution dermatologique.

Mauvaises bactéries

Outre ces quelques explications, l’une d’entre elles est souvent la bonne pour expliquer l’éclosion d’un bouton blanc : de nombreuses personnes pensent qu’il est impératif, pour se débarrasser d’une acné débutante, de se « récurer » la peau. Les gestes ou produits utilisés n’étant pas adaptés et trop agressifs, le film hydrolipidique ; soit la couche protectrice de la peau ; est agressé et réagit à sa façon. La flore de la peau est déséquilibrée.

Il ne faut pas alors penser que le problème s’aggrave et laver encore plus la peau ou effectuer des gommages avec des produits durs comme le gant de crin. Au contraire, il faut que le film hydrolipidique se reforme.

Boutons blancs fréquents : qu’est-ce que cela signifie ?

Une personne sur cinq est un porteur chronique de staphylocoque. Cette affection est donc courante et explique pourquoi les boutons blancs reviennent de façon régulière, au niveau des ailes du nez, des aisselles parfois, voire même du périnée. Il est tout à fait possible de venir à bout de ce problème avec l’aide d’un médecin qui prescrira une crème contenant des antibiotiques. Le traitement dure alors pendant 6 mois, à raison d’une semaine par mois, pour constater de vrais résultats.

Il est donc important de ne pas penser que les boutons blancs sont une fatalité et de consulter un médecin à ce sujet quand on constate une fréquence d’apparition et que cela constitue une gêne, notamment à cause du regard d’autrui.

Faut-il percer un bouton blanc ?

Il est là, visible comme le nez au milieu de la figure. Il suffirait de le presser entre le pouce et l’index pour en être débarrassé. La tentation est en effet grande de tenter de faire disparaitre cette pointe blanche disgracieuse. Pourtant, la manipulation ; qui a pour but premier de faire sortir le pus ; peut engendrer une aggravation du phénomène.

La pustule ne se borne pas à ce que l’on voit et généralement, elle est plus profonde dans la peau. En triturant le bouton, il est possible de faire entrer d’autres bactéries, voire que le pus se propage plus profondément sous le derme. La conséquence ? Un bouton plus gros le lendemain et donc une guérison qui prend plus de temps.

Même si on se lave bien les mains, on oublie souvent le nombre de bactéries présentes sous les ongles. La seule solution ; si l’on veut absolument vider ce bouton ; consiste en le fait de stériliser une petite aiguille pour percer le bouton et le vider à l’aide de deux cotons tiges. Mais, comme nous allons le voir ci-après, il existe d’autres solutions pour en venir à bout.

Comment ne plus avoir de bouton blanc ?

Ce sont surtout des conseils d’hygiène qu’il convient de suivre pour que le bouton blanc évolue normalement et finisse par se percer de lui-même quand il est arrivé à maturité, mais aussi pour éviter qu’il revienne. Ainsi, si l’on constate la survenue plus ou moins régulière de ces indésirables, il convient de se nettoyer le visage avec un savon doux, voire surgras que l’on peut trouver en parapharmacies ou pharmacies, plutôt que des savons classiques et ce, uniquement une fois par jour, car l’action combinée de l’eau (quelquefois très calcaire) et du savon agresse toujours un tant soit peu la peau.

Le fait de laver son visage à l’eau doit s’accompagner inévitablement d’une hydratation par le biais d’une crème visage adaptée à son type de peau. Une fois que la cause du problème est diagnostiquée par un médecin, il convient d’associer à ces gestes les solutions pour que les boutons blancs ne reviennent pas. Si c’est une poussée d’acné qui en est la cause, certaines crèmes contenant du peroxyde de benzole peuvent se révéler efficaces. Dans les cas les plus graves, le médecin peut recourir à la prescription de cyclines (antibiotiques) ou de vitamine A.

En fonction du nombre de pustules et du fait qu’il n’y a pas d’acné associée, le traitement peut être tout autre. Une prise d’antibiotiques par voie orale peut être prescrite ou un antibiotique local pour un bouton localisé qui ne guérit pas bien.

C’est l’herpès qui sera soigné si le diagnostic est posé pour que sa conséquence (le bouton blanc) disparaisse, tout comme il faudra faire disparaitre la mycose avec un traitement antifongique. Quand un psoriasis explique l’apparition de boutons blancs, le traitement le plus adapté consiste en la prise de corticoïdes.