Burn-out : tout comprendre sur l’épuisement professionnel
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Il est normal de ressentir de la fatigue suite à une longue journée de travail, tout comme une personne sait qu’il est courant de ressentir des épisodes de stress, notamment lorsqu’elle effectue une tâche plus ardue que d’habitude ou avec des délais plus courts. Mais si ces impressions et sentiments perdurent et que l’on se lève chaque matin complétement démotivé, il faut commencer à s’interroger : n’est-on pas en train de faire un burn-out ? Il est important alors d’en parler afin que la situation ne s’aggrave pas. Aujourd’hui, nous vous disons tout ce qu’il y a à savoir sur le syndrome d’épuisement professionnel.
Qu’est-ce que le burn-out ?
Le burn-out est une vraie maladie et est responsable de la moitié de l’absentéisme au travail en Europe. L’épuisement professionnel a été mis en lumière dans les années 80 par un psychanalyse américain, qui écrivit un ouvrage sur le sujet pour interpeler les gens (et les chefs d’entreprise) sur cette maladie.
Il l’avait alors appelée burn-out (ou burnout) ; que l’on pourrait traduire littéralement par « incendie intérieur » car la personne qui est touchée ne semble pas toujours impactée physiquement. En revanche, l’intérieur semble avoir été vidé, comme brûlé à petit feu ; ce que confirment les symptômes décrits par les patients.
Le gouvernement, conscient de cette maladie, en a dressé une définition assez précise, spécifiant que l’épuisement faisait suite à un stress chronique (donc, répété ou incessant), dans la sphère professionnelle impliquant un épuisement tant physique que mental et émotionnel. Même si une personne semble aller très bien, elle supporte parfois depuis des années, une tension continue.
Après une accumulation excessive, l’individu craque et ne se sent plus en capacité de travailler comme le précise l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Elle incite les personnes à faire attention à trois signes très symptomatiques :
- Un sentiment d’épuisement généralisé
- Une envie de se couper de la sphère professionnelle, avec une efficacité moins importante
- Le fait de nourrir des sentiments négatifs sur le travail en général.
Qui peut être concerné par un burn-out ?
Peu de secteurs d’activité sont épargnés par la course à la compétitivité. Les employeurs sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs salariés et leur demandent de réaliser des prouesses, en leur mettant une pression constante pour qu’ils atteignent certains objectifs.
On peut donc dire que tout le monde peut être un jour concerné par le burn-out ; mais les secteurs du médical, du social ou de l’enseignement font partie des métiers les plus à risque. Néanmoins, certaines personnes, de par leur personnalité semblent avoir plus de prédispositions. Cela sera le cas pour les personnes perfectionnistes, qui ne savent pas déléguer ou encore qui sont de nature très anxieuses.
Comment savoir si l’on est victime du burn-out ?
Comme dit plus haut, il est normal de ressentir de la fatigue, voire d’être découragé au travail, à cause d’un dossier qui n’avance pas comme on le souhaiterait, par exemple. Mais cela est à distinguer de la fatigue chronique, des crises d’angoisse qui peuvent survenir à l’idée même de se rendre au travail ou d’un sentiment de démotivation qui perdure.
Pleurer en pensant à son activité professionnelle, se mettre en colère ou encore sentir que l’on perd en estime de soi sont des facteurs à prendre en compte, pour s’interroger : pourrait-on être victime d’un burn-out professionnel ? A ces sentiments peuvent s’associer des douleurs physiques (on parle alors de troubles psychosomatiques) comme des migraines ou des douleurs dans le dos, voire des troubles importants du sommeil. Cela explique pourquoi on a tendance à multiplier les arrêts de travail.
La personne se sent littéralement vidée de l’intérieur et peut adopter deux comportements : soit elle mangera beaucoup (avec une prise de poids associée), pour combler cette sensation de vide, soit au contraire, cette oppression l’empêchera de manger, ce qui occasionnera une perte de poids parfois massive. Il est important de réagir, car le burn-out est généralement la première phase avant qu’une véritable dépression ne s’installe.
Les symptômes les plus courants du burn-out
Juste fatigué parce que vous n’avez pas pris de vacances depuis longtemps et que votre activité professionnelle est intense ou vrai burn-out ? Outre les sensations décrites plus haut, les symptômes ci-après ; surtout s’ils se répètent ; doivent vous alerter :
- des difficultés à vous lever le matin et à trouver la motivation d’aller travailler,
- la sensation de ne pas être reconnu dans votre travail, quels que soient vos efforts,
- une attitude cynique que vous n’aviez pas avant concernant le travail,
- une irritabilité,
- un repli social, y compris dans votre sphère privée.
Il est pourtant bon de noter que si ces symptômes sont souvent évoqués par les personnes souffrant de burn-out, chaque personne étant unique, elle peut réagir différemment dans une même situation. Eprouver l’un ou l’autre (ou cumuler) plusieurs de ces symptômes ne signifie pas forcément non plus que vous subissez un burn-out. Il n’y a qu’un médecin qui pourra confirmer ou infirmer le diagnostic.
Quelles sont les causes d’un burn-out ?
Tout le monde sait que le monde du travail peut être stressant et générer de la fatigue. Pourtant, certaines situations excessives et répétitives expliquent pourquoi certaines personnes qui y sont confrontées vont peu à peu s’épuiser mentalement. Cela sera le cas si on leur assigne un trop grand nombre de tâches à réaliser sur des délais trop courts, de manière répétée, devoir répondre à des exigences très pointues de la part de son patron ou subir une mauvaise organisation qui impacte la bonne mise en œuvre du travail.
On peux noter également la répétition inlassablement d’une tâche très monotone, travailler selon des horaires inadaptés qui empêchent de profiter de sa famille et ont une incidence sur le rythme biologique, des situations conflictuelles incessantes ou une tension latente entre les membres de l’équipe car on les met en compétition, une mise à l’écart systématique. Des conditions de travail éprouvantes, le fait de continuer à échanger par différents moyens (mails, téléphone) bien après les heures de travail, impactant ainsi la vie familiale et sociale, sont autant de situations qui peuvent être à l’origine d’un burn-out etc…
Comment diagnostiquer un burn-out ?
Il n’y a qu’un professionnel de santé qui puisse établir le diagnostic de burn-out. Pour cela, il questionne son patient sur son activité, les raisons qui pourraient expliquer l’épuisement professionnel. Généralement, on parle de ses problèmes à son médecin généraliste. Un premier pas pour se sentir écouté. Ce dernier va certainement orienter son patient vers un spécialiste de type psychologue, pour établir un bilan, proposer un suivi et un traitement médicamenteux si le burn-out est bien diagnostiqué.
Certains tests ont été mis en place au fil des années pour confirmer le diagnostic à l’instar du Maslach Burnout Inventory (ou MBI) ou le Copenhagen Burnout Inventory (CBI) qui sont généralement utilisés conjointement car ils ne mesurent pas les mêmes conséquences de cette maladie et sa sévérité.
Est-il possible de se sortir d’un burn-out ?
Il est bien entendu possible de dépasser le burn-out, mais cela demande du temps et surtout de repos ; raison pour laquelle le médecin prescrit en général un arrêt de travail de plus ou moins longue durée en fonction de la sévérité du cas. La prise de certains médicaments comme des antidépresseurs ou des anxiolytiques peut aider, mais doit généralement s’accompagner d’une prise en charge thérapeutique.
La personne doit apprendre, au fil du temps, à revenir sur elle-même, pour s’interroger sur ses limites et ce qu’elle attend de son travail. Alors qu’elle avait centré toutes son attention sur son travail, jusqu’à la maladie, la personne doit prendre désormais soin d’elle, par différents biais. Certaines trouveront un exutoire dans le sport, d’autres préféreront se tourner vers le yoga ou la méditation.
Il est également important de renouer avec les autres ; souvent mis de côté pendant cette période ; pour pouvoir, à terme, quand on reprendra le travail ; arriver à trouver un juste équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Reprendre le travail après un burn-out : les conseils
Il n’est bien entendu pas facile de retourner au travail après avoir traversé un burn-out. Les professionnels préconisent d’effectuer un retour en plusieurs étapes.
Discuter avec sa hiérarchie
La première consiste à rencontrer son supérieur. Alerté sur le problème de santé de son salarié, il aura eu sans doute à cœur de lui trouver des conditions de travail plus acceptables. Cela va rassurer le salarié qui pourra reprendre quelques jours après.
Patience et bienveillance
Il est important de savoir faire fi des critiques et jugements qui peuvent être lancés, après une très longue absence. Le salarié sait par quoi il est passé et n’a pas à se justifier. Il doit faire preuve de patience et rester bienveillant envers lui-même pour ne pas retomber dans le cercle vicieux qui l’a mené à cet épuisement professionnel. Que faire quand le burn-out a occasionné un licenciement pour faute grave ? Il est possible, qu’à cause de ce qu’il ressentait, le salarié ait fait preuve de moins de vigilance et ait commis un acte qui justifie son renvoi.
Il est important qu’il assume sa responsabilité (il a vraiment commis une négligence), mais qu’il arrive à dissocier cela de la culpabilité (ressasser ce qui s’est passé). Ce qui compte pour lui est de tirer les leçons de cette erreur, pour que cela ne se reproduise pas dans son nouvel emploi. Par contre, il peut arriver qu’un burn-out soit le prétexte à un licenciement abusif. Si c’est le cas, le salarié doit défendre ses droits en se faisant aider, par exemple par un avocat des Prud’hommes.
Comment éviter un burn-out ?
Il est important que chacun sache et comprenne ce qu’est le burn-out. Ainsi, le salarié qui commencerait à éprouver un ou plusieurs symptômes ne doit pas laisser le problème s’aggraver et en parler avec son supérieur, avec calme pour expliquer son mal-être. L’employeur doit normalement avoir à cœur de proposer une organisation de travail acceptable et saine à chacun de ses salariés.
Face à la souffrance de certaines des personnes qui travaillent pour lui, il doit être capable de se remettre en question pour mettre en place des solutions adaptées. C’est pour lui la solution pour ne pas subir un taux d’absentéisme important ou un turn-over de sa masse salariale.
Sources bibliographiques
? Le burn out, quand s’ouvrent les portes du vide | Maionsmedicale.org
https://www.maisonmedicale.org/
? Mental health policies and programmes in the workplace | OMS
https://www.who.int/mental_health/policy/
? Le syndrome d’épuisement professionnel ou burnout | Travail-emploi.gouv.fr
https://travail-emploi.gouv.fr/
? La santé psychologique au travail | Centre d’expertise en gestion de la santé et de la sécurité du travail
https://www.cgsst.com
? OSH in figures: stress at work – facts and figures | European Agency for Safety and health at Work
http://osha.europa.eu/