Tout savoir sur la pratique du candaulisme
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Sources de fantasmes tout autant que d’angoisses, certaines pratiques sexuelles sont de plus en plus pratiquées notamment en France ; comme cela peut être le cas du candaulisme. De quoi s’agit-il exactement, qui peut le pratiquer et est-ce sans risque, à différents niveaux ? Nous avons tenté de faire la lumière sur ce sujet.
Qu’est ce que le candaulisme ?
Le candaulisme, appelé aussi caudalisme, consiste en le fait d’être excité par le fait de voir son ou sa partenaire avoir des rapports sexuels avec un ou plusieurs tiers et en tirer du plaisir. Cela concerne tout aussi bien les hétérosexuels que les homosexuels. Pour celui qui regarde, cela crée un désir sexuel qu’il va assouvir ou non, après l’acte de candaulisme, en ayant à son tour des rapports avec son ou sa partenaire.
Au niveau étymologique, « Kandaulos » est un mot grec qui a pour signification « montrer ». Cependant, la pratique du candaulisme ne peut pas être assimilée à du simple voyeurisme. En effet, l’excitation se trouve aussi dans le fait de savoir que le ou la partenaire qui a des rapports avec une autre personne va prendre du plaisir de telle ou telle manière parce que celui qui regarde sait comment elle réagit dans le cadre de leur sexualité habituelle.
Il n’y a pas d’acte caché ; ce qui fait que le candaulisme n’est pas à considérer ; à proprement parler ; comme un acte de tromperie : tout se fait devant le conjoint ou la femme, avec leur double consentement.
La pratique du candaulisme est-elle fréquente ?
Une telle pratique n’est pas nouvelle ; puisqu’on en trouve des traces notamment écrites datant de plusieurs centaines d’années. Cependant, elle connait un véritable développement depuis le début des années 2000. De plus en plus de couples ; quel que soit leur statut marital ; y ont recours, pour pimenter leur vie sexuelle.
Les différentes variantes du candaulisme
L’utilisation de sextoys, par un seul des partenaires qui les utilise sur lui-même, pendant que l’autre regarde, peut dans un premier temps apporter du plaisir et permet de s’initier en douceur au candaulisme en ajoutant un prisme supplémentaire à la vie sexuelle. Pour savoir s’il est possible d’imaginer l’intervention d’un tiers dans la relation, on peut avoir recours par exemple à un gode ceinture, afin de donner l’illusion d’une autre personne. Cela permet de savoir si la situation met mal à l’aise ou si elle crée de l’excitation mutuelle.
Le couple décide d’un commun accord, après l’expérience, de s’en tenir là et de continuer par ce biais de temps à autre ou de passer à l’étape supérieure avec une autre personne. Mais il existe un (grand) pas entre l’envie et le passage à l’acte à proprement parler : pourquoi ne pas voir déjà si l’on supporte que l’autre entre en phase de séduction passive avec un ou une autre avant de décider s’il faut aller plus loin ?
Exhibitionnisme, voyeurisme et échangisme
Il existe un candaulisme que l’on peut qualifier de solitaire. Dans cette situation, il y a toujours le voyeur et celui qui s’exhibe devant lui. La personne qui regarde n’est pas physiquement présente puisqu’elle peut se contenter d’être excitée à l’idée de voir sa moitié prendre du plaisir derrière une fenêtre ou par le biais d’un jeu de miroirs. On retrouve dans cette variante les prémices du voyeurisme. Mais on parle aussi de candaulisme si l’acte est préparé ensemble dans les moindres détails et que le partenaire ayant eu les ébats sexuels les raconte à postériori dans le but de susciter l’excitation de son partenaire.
On parle de triolisme quand la personne qui souhaite regarder, vient finalement rejoindre les deux personnes ayant des rapports sexuels devant elle. Quelle que soit la variante adoptée, elle doit fait l’objet d’une communication et d’un accord entre les différentes parties impliquées. Il est important de ne pas faire passer en premier ses objets de fantasme et de passer outre le consentement de son compagnon ou de sa compagne (mais aussi du tiers), pour son propre plaisir.
S’il y a un échange actif pendant l’acte (la personne qui regarde, rejoint le couple en train de faire l’amour ou les différentes personnes), on parle plus en effet d’échangisme. A titre informatif, selon un sondage Ifop, ce sont les parisiens qui s’adonnent le plus à la pratique de l’échangisme (15%), par rapport à la moyenne des Français (5%).
Mais le candauliste (celui qui pratique le candaulisme) peut se contenter simplement de regarder car c’est cela qui crée en lui l’excitation. On ne parle pas d’exhibitionnisme non plus car ce qui excite la personne n’est pas de se montrer elle-même mais son ou sa partenaire et qu’une autre personne le ou la désire et ait des rapports sexuels avec lui ou elle.
Y’a-t-il un danger à pratiquer le candaulisme ?
Il faut savoir en premier lieu que le candaulisme est souvent initié par un homme car il répond à un fantasme généralement (mais pas toujours) masculin ; qui renvoie au patriarcat et à l’appartenance du corps féminin ; ce qui peut interroger (et c’est notamment ce qui crée le débat). La partenaire ; quand il s’agit d’une femme ; doit être totalement consentante et comprendre les implications d’une telle demande, de la part de son partenaire. Si elle pense éprouver du plaisir avec un autre tout en contribuant à exciter son partenaire habituel, elle peut accepter.
Il est primordial d’être clair sur son désir mais aussi sur ses limites, y compris quand cela n’implique que des objets de type sextoys. Généralement, outre l’utilisation en elle-même de godemichets et autres jouets, le candaulisme s’accompagne de scenarii pour augmenter le niveau d’excitation. Tout doit être pensé et accepté à deux. Que ce soit le caudalisme ou toute autre pratique sexuelle, le respect mutuel et la communication sont essentiels pour que cela ne crée pas de tension dans le couple.
En effet, le candaulisme avec l’intervention d’un tiers dans un domaine aussi intime que la sexualité peut entrainer un sentiment de jalousie ; une comparaison entre les « performances » peut émerger, surtout si l’on constate au final que la personne ayant des rapports sexuels avec une autre personne semble éprouver plus de plaisir. Il ne faut pas non plus, c’est évident, que l’un des deux cède face à la pression et au fantasme de l’autre personne du couple, simplement pour lui faire plaisir ou pire, parce qu’il a peur de le perdre.
Autre point important : le choix de la personne tierce qui doit être consentie par les deux parties.
Risque potentiel qu’il est important de rappeler : le fait que les rapports sexuels de quelque nature qu’ils soient ; se fassent avec une protection de type préservatif, afin de protéger les différents protagonistes des IST (Infections Sexuellement Transmissibles), mais aussi éviter tout risque de grossesse quand une des personnes impliquées est une femme.
Une fois ces précautions prises et de l’aveu même de ceux qui pratiquent le caudalisme, cela peut enrichir une vie sexuelle quand la routine commence à s’installer et que pour autant, on n’envisage pas de pratiquer l’adultère. Il faut cependant comprendre que cette pratique suscite donc l’incompréhension chez d’autres personnes qui ne peuvent pas envisager une telle pratique dans leur vie de couple et l’assimilent justement soit à du voyeurisme, de l’exhibitionnisme pur et simple, mais aussi de l’infidélité.
Candaulisme amateur : comment le pratiquer sans danger ?
Nous l’avons vu : la communication est l’élément clé pour que cette pratique apporte au couple et ne contribue pas à le détruire au contraire. Il est important de garder l’esprit ouvert et de ne pas considérer l’expérience comme acquise, mais continuer à demander à l’autre ce qu’il en pense, ce qu’il en attend et ce qu’il n’est pas prêt à faire.
Sans apporter de jugement aux fantasmes de l’autre, il est essentiel de se respecter et de ne pas aller outre ses sentiments, ses envies et ses limites, quitte à gagner en flexibilité au fil du temps si on voit que cela se passe bien et que l’on en tire mutuellement bénéfice. Toutefois si après, l’un ou l’autre des partenaires, ne se sent pas à l’aise avec la pratique, il faut voir cela comme une expérience à ne pas renouveler et tenter d’autres choses, qui conviennent au couple.
Candaulistes : qu’en pensent-ils ?
- Selon les personnes qui pratiquent le candaulisme, elles se sentent plus libres dans leur vie sexuelle et cela renforce la confiance qu’elles ont en leur partenaire
- Le fait que le partenaire soit désiré sexuellement apporte un sentiment de fierté au-delà de l’excitation
- C’est un moyen autre d’explorer sa sexualité et d’apprendre à se connaitre, soi, ainsi que l’autre
- Le caudalisme comme toute pratique sexuelle peut être au cœur de discussions, afin d’en savoir plus sur les fantasmes de l’autre et voir s’il est possible de les matérialiser : la communication peut s’en voir améliorée
- Le plaisir sexuel, par le biais de cette pratique, peut être augmenté.
Les risques liés à cette pratique sexuelle
- Il est possible de voir apparaitre des sentiments de jalousie, voire d’exclusivité.
- Cette pratique ne correspond pas à tous les couples en fonction de leur manière d’envisager leur intimité et leur sexualité
- Il peut être facile, parce que l’on est sous le coup de l’excitation, de ne plus tenir compte des limites imposées par l’autre et de rompre la confiance, voire que cela mène à l’infidélité
- Confronté à un tiers dont ils ne connaissent pas la sexualité et sa manière de l’envisager il est possible de ne pas se sentir en sécurité
- Il existe un risque sanitaire (IST notamment).