Incontinence urinaire : tout savoir
Sommaire
Avoir une envie irrépressible d’uriner quand on a bu beaucoup d’eau est tout à fait normal. Mais que cela intervienne à tout moment, sans avoir particulièrement bu, ou encore en faisant certains gestes et que cela aille jusqu’au fait de perdre des gouttes d’urine peut alerter et faire penser à une incontinence urinaire. Les termes font peur car on a encore tendance à les associer à la vieillesse, ce qui est partiellement faux. En quoi consiste exactement l’incontinence urinaire, qui touche-t-elle et peut-on la prévenir ou la soigner quand elle est installée ?
C’est quoi l’incontinence urinaire : définition et symptômes
L’incontinence urinaire consiste en le fait de perdre de l’urine (quelques gouttes ou plus) sans pouvoir le contrôler, à toute heure du jour et de la nuit. Cela peut s’accompagner d’une envie très pressante d’uriner, avec l’impression de ne pas pouvoir se retenir, alors qu’en arrivant aux toilettes, pour se soulager, on n’évacue que peu d’urine au final.
Touchant principalement les femmes, du fait de leur anatomie, l’incontinence existe aussi chez les hommes. Si elle devient plus fréquente avec l’âge, dès 60 ans, nous allons voir qu’il est possible de présenter ce symptôme (puisqu’on ne parle pas ici de maladie), en étant plus jeune. Pourtant, les idées reçues ayant la vie dure ; et le fait d’uriner et de déféquer étant liés à des tabous dans notre société ; beaucoup de personnes qui présentent ce problème ne s’en ouvrent pas à leur médecin généraliste. Il existe pourtant des solutions.
Présenter des signes d’incontinence devient vite gênant pour la personne. On peut assister à un repli social, voire professionnel ou sexuel. En outre, la perte d’urine tout au long de la journée peut entrainer différents problèmes de santé comme le fait d’avoir souvent des infections urinaires, mais aussi de présenter des rougeurs, allant jusqu’aux ulcères autour des parties génitales à cause de l’humidité.
Les types d’incontinence urinaire
On parle d’incontinence urinaire dans sa globalité mais pourtant, elle peut se présenter chez les personnes qui en souffrent de différentes manières ; ce qui signifie d’autres causes, d’autres moyens de se soigner. Il est donc important de définir son problème pour obtenir l’aide la plus adéquate.
L’incontinence d’effort
L’incontinence d’effort est la forme la plus connue et la plus répandue, surtout chez les femmes. Un éternuement, le port d’une charge lourde, le fait de rire peut déclencher une petite perte d’urine et ce, sans avoir envie de faire pipi, tout simplement parce que ces gestes ; qui sont très différents les uns des autres ; ont un point commun : le fait d’exercer une pression dans l’estomac et donc par extension sur la vessie.
Généralement, cela est dû à un affaiblissement des muscles du plancher pelvien. Chez les hommes, cela fera plus suite à une opération de la prostate, même si l’organe n’est enlevé que de façon partielle.
L’incontinence d’urgence
On parle également de vessie hyperactive ou non inhibée dans le cas d’une incontinence d’urgence. Si elle touche les femmes, cela peut être aussi le cas des hommes âgés ou encore des enfants. Les personnes qui en sont atteintes ont tendance à uriner souvent dans la journée ou pendant la nuit. L’envie d’uriner peut faire suite à un stimulus extérieur, comme le fait d’entendre de l’eau couler, mais pas uniquement.
Les pertes ne se cantonnent parfois pas à quelques gouttes, ce qui, pour la personne se révèle gênant. Les causes sont souvent induites par un problème de santé chronique, comme après un AVC, si la personne a une maladie neurodégénérative, de type Alzheimer ou Parkinson.
En tout cas, le lobe frontal du cerveau qui permet aux personnes de se retenir d’uriner même si elles ont envie, présente peut-être un dysfonctionnement. Il est bon de noter que la consommation d’alcool, le fait de boire trop de café ou d’avoir une infection urinaire, non ou mal soignée, peuvent être des facteurs aggravants.
L’incontinence par trop-plein (ou par regorgement)
Une maladie neurologique ou le diabète peuvent avoir une incidence sur le fonctionnement d’un muscle de la vessie. Trop faible, il peine à aider la vessie à se vider complètement. Chez l’homme, la raison est différente. Un trouble de la prostate est souvent la cause de cette incontinence : un obstacle empêche la vessie de se vider de façon normale. Au bout d’un moment, il y a un trop-plein qui déborde, sans que la personne puisse faire quoi que ce soit pour l’arrêter. C’est l’incontinence par trop-plein.
L’incontinence fonctionnelle
Du fait d’un problème de mobilité ; comme cela peut être le cas chez certaines personnes âgées ou en situation de handicap ; se rendre aux toilettes devient difficile. Elles se retiennent alors le plus possible, jusqu’à ce qu’elles ne soient plus en mesure de le faire. L’urine commence alors à s’écouler.
L’incontinence mixte
Cela concerne ¼ des incontinences et comme son nom le laisse supposer, l’incontinence mixte combine les symptômes de deux formes d’incontinence.
L’incontinence totale
Suite à la destruction d’un sphincter, une chirurgie mal acceptée de la prostate ou une lésion de la moelle épinière, la vessie d’une personne ne joue plus son rôle de réservoir. L’écoulement d’urine survient alors en continu. Les personnes n’ont plus le contrôle de leur vessie.
Quelles sont les causes possibles d’une incontinence ?
Il existe plusieurs causes possibles comme nous venons de le signifier dans le paragraphe précédent. Afin d’obtenir le traitement le plus adapté, il est indispensable de comprendre la cause de l’incontinence. Cela peut arriver quand :
- Une femme a un affaiblissement du périnée : les muscles pelviens peuvent s’affaiblir suite à un accouchement par voie basse, la grossesse, tout simplement. Si le fait de ne pas pratiquer d’activité physique peut être un facteur aggravant, le fait d’axer les mouvements sur le bas du corps lors d’une pratique sportive intensive peut également l’expliquer, tout comme l’arrivée de l’âge.
- Une vessie qui descend : la vessie devient trop lourde si les tissus situés entre la vessie et le vagin s’affaiblissent. Une rééducation est possible. Dans les cas les plus graves, il faut en passer par la chirurgie pour remédier au problème.
- Un problème de prostate : c’est le cas le plus fréquent pour expliquer l’incontinence chez les hommes.
- Une maladie chronique, neurodégénérative ou simplement une constipation chronique ont une incidence sur la force des muscles du plancher pelvien.
La prise d’antidépresseurs, de relaxants musculaires peut provoquer des épisodes d’incontinence - Comme nous l’avons vu, la difficulté à se mouvoir.
Facteurs de risques et aggravants
Si tout le monde à priori, peut, à cause des éléments citées plus haut, être susceptible d’être victime d’incontinence urinaire, certaines personnes sont plus à risque que d’autres, à savoir :
- Les femmes, de par leur anatomie, mais aussi à cause des grossesses, des accouchements et ensuite de la survenue de la ménopause. Les personnes souffrant de troubles neurologiques, comme cela peut être le cas principalement des personnes âgées. Du fait de l’âge, les muscles perdent de leur fermeté.
- Vous êtes sédentaire, en surpoids ; voire obèse : vous avez deux chances supplémentaires d’être touchés par l’incontinence urinaire.
- Le fait de fumer : ce n’est pas la nicotine en elle-même le problème, mais le fait qu’inhaler de la fumée va finir par faire tousser (la toux du fumeur).
- Le stress est un facteur aggravant, surtout quand l’incontinence commence à s’installer : avoir peur de perdre de l’urine, de ne pas trouver de toilettes à proximité devient une angoisse qui aggrave les symptômes.
Pourquoi est-il important de soigner ses pertes urinaires ?
Ne plus avoir envie de sortir, par peur de ne pas retenir ses urines, abandonner l’idée d’un voyage d’affaires, voir apparaitre d’autres maladies comme les infections urinaires ; sont autant de raisons de vouloir que cette situation cesse ou n’arrive jamais. Voilà quelques astuces pour vous aider.
Agir en prévention
L’incontinence urinaire peut faire peur et c’est normal. Pourtant, il existe des actions à mettre en place pour limiter son risque d’apparition. On parle alors d’actes préventifs.
- Conserver ou retrouver un poids de forme : on ne parle pas ici de poids rêvé, mais de celui qu’une personne en fonction de sa taille, de son sexe et de son activité doit avoir pour être en bonne santé. Les kilos en plus sont autant de charge que l’on donne à sa vessie et les muscles environnants.
- La rééducation et le renforcement du plancher pelvien : cela est naturellement proposé aux femmes qui viennent d’accoucher par les voies naturelles. Mais on peut faire la démarche soi-même auprès d’une sage-femme le plus souvent, mais certains kinésithérapeutes se spécialisent dans ce domaine.
- Les hommes ont intérêt à éviter d’attraper des infections urinaires ou génitales. Pour cela, l’utilisation d’un préservatif est conseillée. Ils doivent surveiller si des modifications de leur façon d’uriner sont survenues (mictions difficiles, ou plus lentes, envie d’uriner plus souvent la nuit…). Un examen rapide de la prostate permet de déterminer s’il faut un traitement médicamenteux ou à base de plantes ou s’il est nécessaire de passer par la voie chirurgicale.
- Arrêter le tabac pour ne pas se mettre à tousser
- Manger assez de fibres pour avoir un transit amélioré et éviter la constipation
- Parler à son médecin des effets secondaires possibles de certains médicaments.
Les actions à mettre en place
Vous souffrez déjà d’incontinence urinaire, à un degré plus ou moins élevé ? Il est important que la situation n’empire pas. Pour cela, aussi, il y a des gestes à adopter :
- Penser qu’il faut boire moins, pour avoir moins envie d’uriner est une hérésie. Le corps a besoin d’eau pour fonctionner. Par contre, on peut moins boire le soir, pour passer une nuit moins entrecoupée, en dehors de chez soi, pour éviter de se retrouver dans des situations délicates. De même, il est préférable de boire régulièrement tout au long de la journée plutôt que de boire rapidement une grosse quantité de liquide.
- Certains aliments sont connus pour être irritants pour la vessie. Ainsi, il vaut mieux éviter ou limiter la consommation d’agrumes (en fruits ou en jus), de chocolat, de tomates, mais aussi boire moins de thé, de café ou encore de boisson contenant de la caféine.
Comment soigner l’incontinence urinaire ?
Il est important de parler de ses symptômes pour qu’un médecin confirme le diagnostic. Pourtant, il ne va pas se baser uniquement sur cela et va proposer de faire des tests, comme un bilan urodynamique, par exemple ou de consulter une sage-femme si l’incontinence suit un accouchement. Des exercices peuvent être réalisés en plusieurs étapes, à domicile et sans l’intervention d’un professionnel de santé, à l’instar des exercices de Kegel. Quand cela se fait avec un professionnel, ce dernier peut s’aider du la visualisation de l’action sur un écran, par le biais du biofeedback.
La vessie peut elle aussi, faire l’objet d’une rééducation, là aussi à faire à la maison, en retardant par exemple le moment d’uriner quand l’envie se faire sentir, pour arriver à terme à réduire le nombre de mictions journalières. Les muscles du plancher pelvien peuvent être stimulés et renforcés par le truchement d’une électrostimulation. Cela se fait en première intention auprès d’une sage-femme, mais on peut trouver des appareils sur internet pour le faire chez soi, avec des résultats plus ou moins probants en fonction de la qualité des produits.
Certains médicaments ont une action avérée sur les contractions de la vessie, dans le cas de l’incontinence d’urgence, ce dont il faut parler avec un médecin. Si l’incontinence survient suite à la ménopause, des ovules d’œstrogènes à mettre dans le vagin peuvent s’avérer intéressants.
Afin de ne pas avoir les sous-vêtements et vêtements mouillés par l’urine, il existe des protections à acheter dans le commerce ou à commander sur Internet pour plus de discrétion, se déclinant en plusieurs niveaux d’incontinence. Cela s’apparente à des couches pour adultes, comme des protections menstruelles, mais on peut aussi trouver des sous-vêtements spécifiques, tant pour les femmes que pour les hommes.
Dans les cas les plus graves, le médecin ou l’urologue peut mettre en place un cathéter pour récupérer l’urine dans un sac externe, un pessaire ou envisager la chirurgie (mise en place de bandelettes, par exemple).
Les alternatives aux traitements allopathiques classiques
On peut vouloir lutter contre son incontinence urinaire, tout en redoutant la chirurgie ou les effets indésirables des médicaments classiques. On peut alors se tourner vers les médecines alternatives qui peuvent, en fonction des personnes, obtenir des résultats probants. En voici quelques exemples :
- La magnétothérapie ;
- L’acupuncture ;
- L’hypnose ;
- La méthode Pilates.