Syndrome prémenstruel : comment le reconnaitre ?
Sommaire
A moins de souffrir d’aménorrhée, chaque jeune fille dès le début de la puberté et ce, jusqu’à la ménopause, va avoir ses règles chaque mois. Plusieurs symptômes physiques et émotionnels peuvent survenir quelques jours avant les menstruations : c’est ce que l’on appelle le syndrome prémenstruel. Qu’est-ce que c’est exactement et comment savoir si l’on est concernée ?
Qu’est ce que le Syndrome Pré Menstruel (SPM) ?
Le Syndrome Pré Menstruel (ou SPM) peut arriver quelques jours avant les règles pour s’interrompre généralement le jour du début de ces dernières. Si près de 75% des femmes avouent ressentir des symptômes légers, quand vont se déclencher leurs règles, ce n’est pas le cas pour 20 à 30% d’entre elles qui vont avoir du mal à se concentrer sur leurs tâches quotidiennes. On parle alors de TDP pour trouble dysphorique prémenstruel.
Pour savoir si l’on souffre d’un syndrome prémenstruel, il faut que les troubles soient vérifiables pendant la majorité des cycles pendant un an, avec une interruption pendant au moins une semaine par mois (auquel cas, il peut s’agit d’autre problème comme un fibrome).
Les symptômes les plus courants du syndrome prémenstruel
Les symptômes peuvent varier d’une femme à une autre, mais aussi d’un cycle à un autre, ce qui a longtemps rendu le diagnostic compliqué à établir. Quand ils se manifestent, ils peuvent aggraver des douleurs chroniques déjà présentes (asthme, allergie, épilepsie…). Le plus souvent, les troubles que l’on peut constater sont :
- Des douleurs dans le bas-ventre, voire un gonflement ;
- Des seins plus sensibles au toucher et un gonflement ;
- Rétention d’eau au niveau des jambes ;
- Acné ;
- Des maux de tête ;
- Un changement d’humeur, causant de l’irritabilité ou un sentiment dépressif ;
- De la fatigue et des troubles du sommeil ;
- Envie de manger.
Syndrome prémenstruel : quelles sont les causes ?
Pourquoi cela touche certaines femmes et pas d’autres ? Cela reste encore aujourd’hui un mystère. Ce que l’on peut affirmer avec certitude, c’est que ce sont l’ovulation et le cycle menstruel qui sont responsables de l’apparition du syndrome prémenstruel. La fluctuation des hormones (le niveau d’œstrogènes baisse au profit de la progestérone, pour ensuite retomber si la femme n’est pas enceinte) est une explication pour certains des symptômes dont le gonflement des seins.
Au niveau du changement d’humeur, le cerveau a pleinement conscience de cette variation hormonale et apporte une réponse qui lui semble adaptée ; sachant que l’on pense qu’il peut y avoir, pendant cette période qui peut aller jusqu’à 14 jours avant les règles ; une fluctuation des neurotransmetteurs. Parmi ces derniers : la sérotonine qui influe sur le comportement.
Y’a-t-il des personnes qui sont plus à risque ?
Comme dit plus haut, toutes les femmes ne sont pas égales face à ce syndrome. On a néanmoins pu déterminer que certaines seraient plus enclines que d’autres d’être victime de ces symptômes :
- L’hérédité : si une mère ou une sœur s’est déjà plaint de ces symptômes ;
- Les personnes qui ne bougent pas assez (sédentarité) ;
- Celles qui fument ;
- Le manque de sommeil ;
- Les personnes subissant le stress ;
- Les femmes obèses ;
- Celles qui consomment trop d’alcool ou de café, mangent trop de viande rouge, de sucre ou encore qui manquent de calcium.
Comment lutter contre le syndrome prémenstruel ?
Même si tous les symptômes ne vont pas disparaitre, les femmes qui sont concernées par ce problème peuvent user des astuces suivantes pour atténuer leurs symptômes.
Pratiquer une activité physique
La régularité est le maitre mot pour atténuer les symptômes d’un syndrome prémenstruel. Il ne s’agit donc pas de concentrer ses efforts sur les quelques jours qui précédent les règles, mais bien de bouger au moins 3 fois par semaine, à raison de 30 minutes par jour. Certaines activités sont à plébisciter notamment parce qu’elles favorisent l’irrigation sanguine, à l’instar de la marche, de la danse, du jogging, de la natation ou encore du vélo.
Miser sur une alimentation équilibrée
Le but ici est de maintenir un taux de sucre stable dans l’organisme. Il est donc important de ne sauter aucun repas (3 par jour) et de manger à heures régulières. Les aliments riches en calcium et en magnésium sont à favoriser, ainsi que ceux riches en glucides et en fibres.
A éviter : la caféine sous toutes ses formes, y compris dans le chocolat chaud ou les glaces au café, les boissons gazeuses à la caféine, l’excès de sucre raffiné. Il est donc plus intéressant de manger des plats faits maisons plutôt que des plats industriels. Ils sont très riches en sucre, mais aussi en sel pour éviter les problèmes de rétention d’eau au niveau des jambes, du ventre et des seins. Il peut être remplacé par des fines herbes ou encore des épices.
Gérer le stress
Plus facile à dire qu’à faire sans doute, mais c’est important pour ressentir moins intensément les symptômes du SPM. Mieux vaut tenter d’alléger sa charge de travail et sa charge mentale et prendre soin de soi, en faisant du yoga, de la méditation. Des massages peuvent être aussi intéressants.
Peut-on guérir du syndrome prémenstruel ?
Il existe des solutions, dont notamment médicamenteuses, pour ne plus être victime d’un tel syndrome, surtout si les symptômes sont très intenses. Pourtant, leur efficacité va considérablement varier d’une personne à une autre. Ils peuvent d’ailleurs généralement se cumuler.
Adopter une meilleure hygiène de vie
C’est une condition sine qua none, car il est alors possible que l’effet des médicaments ne soit pas optimal si les habitudes de vie restent inchangées. Bouger et manger plus équilibré, limiter sa consommation d’alcool et de tabac sont indispensables.
Un traitement médicamenteux
Toujours associés à une bonne hygiène de vie, certains médicaments peuvent aider les femmes concernées par le SPM. Il faut laisser un laps de 3 mois pour savoir si on est réceptif à un traitement. Cela peut être le cas d’anti inflammatoires non stéroïdiens qui vont avoir une action sur les crampes et les tensions dans les seins.
On peut prendre un contraceptif oral en continu. Certaines pilules sont conçues particulièrement à cet effet, même si toutes peuvent, dans les faits, être prises en continu pour ne pas avoir d’ovulation. Si l’on n’envisage pas une grossesse, un médecin peut prescrire des œstrogènes et des progestatifs sous forme de timbres. Attention, ce traitement ne remplace pas les moyens de contraception.
Certains antidépresseurs ont soulagé des femmes qui souffraient d’un syndrome prémenstruel avec de l’irritabilité associée. Le dosage est faible et le traitement n’est à prendre que deux semaines avant la date des règles. Pour ne pas souffrir de rétention d’eau, des femmes se voient prescrire des diurétiques, mais cela reste relativement rare à cause de leurs effets secondaires.
Les compléments alimentaires
Pour ne pas recourir systématiquement aux médicaments, de nombreux médecins font le choix, désormais, de se tourner vers des compléments alimentaires, dont le calcium et le magnésium ; les femmes pouvant présenter une carence dans ces minéraux. Certaines carences peuvent être de nature vitaminique, à l’instar de la vitamine B6 ou E. Des plantes ont un effet positif dont le gattilier, l’huile de krill ou d’onagre ou encore le ginkgo biloba, la réglisse ou l’actée à grappes noires. Là encore, il faut attendre en général trois mois avant de ressentir un mieux-être.
Outre les traitements allopathiques ou phytothérapeutiques, il existe d’autres solutions avec des médecines dites alternatives comme la réflexologie ou encore l’émission de Qi, même si cela n’a démontré son efficacité que chez certaines patientes et pas chez d’autres.
Même si le syndrome prémenstruel est considéré comme bénin, au regard d’autres maladies, les médecins savent que cela peut représenter une réalité incapacitante chez certaines femmes. Il ne faut donc pas hésiter à en parler à un professionnel de santé, pour tenter de trouver des solutions.