En savoir plus sur le cancer de l’œsophage
Sommaire
Au sein de l’appareil digestif, se trouve l’œsophage. On parle de cancer œsophagien pour désigner une tumeur qui, après examen, se révèle maligne. Depuis les années 1990, une meilleure prise en charge de ce cancer ; notamment avec la généralisation de la mise en place d’une radiothérapie ; augmente le taux de survie, même si le nombre de décès reste élevé.
Comprendre le cancer œsophagien
Sur les quelques 5445 personnes chez qui on va diagnostiquer un cancer de l’œsophage chaque année en France, on constatera 3 725 décès. L’adénocarcinome de l’oesophage arrive en seconde position après les carcinomes épidermoïdes qui restent dominant pour ce type de pathologie.
Comme dit en préambule et ce, malgré des chiffres qui peuvent sembler très alarmants, on peut constater une réelle progression en termes de guérison, depuis une trentaine d’années, surtout concernant les personnes de moins de 80 ans puisqu’elle a doublé avec une survie nette à 10 ans. Les femmes ont plus de chance de survivre à 5 ans (20%) que les hommes (16%). Il s’agit donc d’un cancer grave mais qui peut être traité comme nous allons le voir plus loin, par différents moyens.
Cancer de l’œsophage : quels symptômes ?
Le dépistage d’un cancer de l’œsophage à un stade précoce est rare, tout simplement parce qu’il est possible que les symptômes passent inaperçus. Dès lors que la tumeur grossit ou a créé un épaississement de la paroi de l’œsophage, qu’elle a envahi les organes proches, le patient commence à ressentir les premiers symptômes décelables. Une difficulté ou une douleur à la déglutition, une voix qui s’enroue fréquemment, un hoquet persistant font partie des premiers symptômes que l’on peut associer à ce type de cancer. La perte d’appétit et donc une perte brutale de kilos, mais aussi des difficultés à digérer, un mal de gorge qui ne passe pas sont aussi souvent associés.
On peut aussi parler de douleurs au niveau du thorax ou du dos, être pris régulièrement de nausées et/ou de vomissements. Fatigue qu’on ne s’explique pas ou encore malaises font également partie du tableau clinique du cancer œsophagien. Ne serait-ce que par précaution et afin d’avoir un diagnostic précoce ; ce qui sera toujours à favoriser ; il est toujours préférable en cas de doute, quand on éprouve plusieurs de ces symptômes ; d’en parler à son médecin généraliste qui établira des prescriptions pour des examens, afin de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.
Comment se déroule le diagnostic d’un cancer de l’œsophage ?
Si l’on a plusieurs symptômes qui laissent à penser que l’on pourrait souffrir d’un cancer œsophagien, il faut en parler à son médecin. Celui-ci va détailler les antécédents médicaux et familiaux pour voir s’il y a un risque de développer ce type de pathologie et procédera aussi à un interrogatoire pour en savoir plus sur les symptômes évoqués par son patient. S’il pense que le risque est possible, par précaution, il demandera certainement en première intention avant d’orienter vers un professionnel, de faire différents actes de détection.
Cela peut être par le biais d’une prise de sang en se focalisant sur certains marqueurs et éléments. Il peut demander à ce que le patient effectue une endoscopie digestive haute ou une échoendoscopie, voire une biopsie, entre autres. En fonction des résultats de l’un ou l’autre de ces examens, si ces derniers laissent à penser qu’il est possible que le patient développe une tumeur maligne au niveau de son œsophage, il sera alors nécessaire de connaitre le stade de la maladie afin de proposer un protocole de soins adapté.
IRM ou scanner, scintigraphie osseuse, examens poussés du thorax (thorascopie, laparoscopie, bronchoscopie…) ou encore tests au niveau cardiaque et respiratoire font partie de la batterie de tests pour le déterminer afin de bénéficier ensuite d’un accompagnement par un oncologue.
Comment traiter un cancer de l’œsophage ?
Quand un diagnostic de cancer de l’œsophage est posé, différents spécialistes se réunissent lors d’une RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) pour établir un protocole de soin qui est corrélé à l’étendue et le stade où se trouve la tumeur maligne de l’œsophage. C’est en fonction du dossier médical complet du patient mais aussi du type de tumeur qu’un traitement sera mis en place. On peut en préconiser un seul ou les multiplier, et ce, pour en optimiser les effets.
La chirurgie
L’acte chirurgical dépend bien entendu de l’endroit (ou des endroits) où se localise la tumeur. On peut très bien décider d’enlever tout ou partie de l’œsophage, ainsi que des ganglions lymphatiques qui se trouvent à proximité. Si cela est nécessaire, une partie de l’estomac peut être retirée. Cela permet d’enlever les cellules cancéreuses qui s’y trouvent afin d’éviter les métastases.
La radiothérapie pour le cancer œsophagien
Généralement associée à la chimiothérapie (mais elle peut être proposée seule en fonction de l’état du patient et du stade auquel se trouve sa tumeur maligne), la radiothérapie est le traitement le plus souvent préconisé pour ce type de cancer. Selon ce qui aura été décidé lors de la RCP, la radiochimiothérapie concomitante précède ou suit l’intervention chirurgicale.
Ce type de traitement est préconisé quand l’endroit où se situe le cancer ne permet pas la chirurgie ou encore quand cette dernière n’est pas possible pour X raisons. Si elle proposée avant l’intervention chirurgicale, on parle de radiothérapie néoadjuvante. Les tumeurs à un stade avancé peuvent occasionner des symptômes gênants et douloureux ; la curiethérapie est alors préconisée.
La radiothérapie externe conformationnelle tridimensionnelle se caractérise par des séances journalières de courte durée pendant plusieurs semaines. Toujours selon le type de cancer, sa localisation et son étendue, le radiothérapeute explique au patient le nombre de séances qui sera nécessaire, la dose de rayons qui lui sera appliquée. Un point est également fait au niveau des effets secondaires inhérents à l’irradiation qui peuvent se manifester à court, moyen et long terme.
La chimiothérapie
Toujours pendant la RCP, il peut être préconisé de mettre en place des séances de chimiothérapie avant ou après l’intervention chirurgicale qui s’envisageront, selon les cas, seules ou avec la radiothérapie. Quand la chimiothérapie est seule et donc non concomitante avec la radiothérapie, cela peut s’expliquer de différentes façons : il s’agit d’une récidive pour laquelle une radiothérapie est mise en place, sans possibilité d’opérer.
La chirurgie et la radiothérapie ne sont pas envisagées à cause de l’état de santé du patient. Ce dernier peut également refuser ce type de soin. Autre raison : la chimiothérapie, à défaut d’être curative sur un cancer déjà avancé permet au moins d’en réduire les symptômes.
Thérapie ciblée pour un cancer de l’œsophage
La thérapie ciblée consiste en le fait de proposer un traitement médicamenteux pour le cancer de l’œsophage pour cibler les cellules cancéreuses. Le médicament ; généralement de l’Herceptin ; a pour visée d’éviter que les protéines cancéreuses ne prolifèrent. L’action est également limitée à la cible et n’a aucune incidence sur les cellules saines qui se trouvent à proximité de la zone et ailleurs.
Traitements endoscopiques
Il peut arriver qu’un tel cancer soit décelé avant (état précancéreux) ou qu’il soit en stade très avancé. Dans ces deux cas, on peut recommander à un patient de suivre un traitement endoscopique. Que ce soit par une RME (Résection Muqueuse Endoscopique), un TPD (Traitement Photo Dynamique), d’une ablation par radiofréquence ou autre acte chirurgical, on y associe la prise de médicament à d’autres procédés médicaux pour diminuer les signes cliniques qui peuvent créer un handicap dans le quotidien des malades. On vise alors le mieux-être de ces derniers.